Tant qu'il n'y a personne qui se sent concerné par l'intérêt du pays, les vols continueront, les détournement aussi et nous n'avons pas fini d'en apprendre. Les jours passent et se ressemblent. Les vols, les détournements, l'exportation illégale des devises... tout ce qui donne l'impression que la maison Algérie n'a ni propriétaire ni défenseur ni même un gardien qui, pour le simple principe de la morale, essaie de mettre fin à l'hémorragie. Rien, absolument rien. L'information donnée par l'APS et qui rapporte qu'une banque étrangère, exerçant chez nous, aurait «transféré illégalement 400 millions d'euros» est un coup de massue qui donne envie de hurler. Y a-t-il quelqu'un dans la maison? Les histoires de Chakib Khelil, non seulement disparu comme nos espoirs de le retrouver mais aussi défendu par certains et présenté par d'autres comme une victime, les histoires que la rue raconte chaque jour, les exactions que les médias rapportent, les «prétentions stomacales» de certains parvenus qui nous secouent jusqu'aux tripes n'ont pas suffi, il fallait qu'une autre banque, après tous les scandales de banques qui nous ont humiliés, se moque de nous à son tour. Une banque étrangère de surcroît qui, entre 2013 et 2014, c'est-à-dire seulement en, l'espace de deux ans, a pu faire partir dans les airs une somme aussi colossale, sans contrepartie, sans justification, sans rien, comme ça, comme on aspire une bouffée d'air. Mais qui était chargé de surveiller notre économie finalement? Quel est donc le qualificatif qui nous sied désormais le mieux? Laissons le soin au lecteur pour cela! On nous dit aussi qu'en ces deux années, cette banque a dépassé toutes les autres en volume de financement des importations. Elle a surclassé les plus performantes (selon nos conditions bien sûr) pour se hisser à la deuxième place derrière une grosse banque de l'Etat qui finance les opérations sérieuses comme «les grandes opérations d'importation de produits alimentaires». Se rend-on compte finalement que les gens de cette banque étaient pratiquement en train de se promener, les mains dans les poches, le cigare à la gueule, et l'argent de l'Algérie qui suit derrière, sur le boulevard de la République, en plein jour! Rien ne semble avoir inquiété ces gens de la banque qui se seraient faits probablement complices d'un autre des nôtres, ces «nôtres» qui font tout pour nous mettre à genoux! Il est vrai que les services de la douane ont pu finalement se rendre compte du manège, c'est bien, mais deux ans, c'est trop car dans ce genre d'affaires, le temps c'est beaucoup d'argent. Malheureusement, le temps et l'expérience nous ont montré que, chez nous, se rendre compte du vol, de la malhonnêteté ou du détournement est une chose. Prendre des mesures pour sanctionner les criminels et récupérer le bien du citoyen en est une autre. Chakib Khelil en est l'exemple vivant. Va t-on vers une autre affaire qui finira en queue de poisson? Aura-t-on un autre impuni dans cette histoire aussi? Tant qu'il n'y a personne qui se sent concerné par l'intérêt du pays, les vols continueront, les détournements aussi et nous n'avons pas fini d'en apprendre. Tant que nul ne se sent impliqué, chacun voudra faire ce que bon lui semble, algérien ou étranger exerçant en Algérie, comme toutes ces compagnies qui se sont rendues coupables de complicité sans jamais avoir à être inquiétées. Tant que nul ne se sent responsable, ce sera la pagaille pour longtemps! Ne sait-on pas résoudre ces affaires ou bien ne veut-on pas le faire ?